Archives du Lycée Montesquieu–Bordeaux– Années 1962–1963–"LE HERAUT", le journal des élèves de 3e et de 2° - éditions reconstituées LYCEE MONTESQUIEU – BORDEAUX Années 1962-1963 Soixante ans après… « Le Héraut » …enfin
reconstitué… Au cours des ans, ses exemplaires avaient disparus. Peut-être il
est vrai parce qu’ils n’intéressaient personne. Chacun de ses
« auteurs » en détenait çà et là quelques feuillets épars, jaunis,
déchirés ou froissés au cours de décennies et de ces pérégrinations récurrentes qui conduisent de l’état d’écolier à celui d’adulte. Mais peu à peu, les exemplaires publiés du
Héraut entre mars 1962 et décembre 1963 ont pu être reconstitués numéros par
numéros, et souvent feuilles pas feuilles. Seul le premier numéro restera
incomplet à jamais (sauf nouvelle découverte) et ne dépassera jamais les dix
pages, lui qui en annonçait pourtant avantageusement – si l'on en croît l’improbable sommaire - onze. Le « Héraut » parut irrégulièrement de mars à décembre
1962. Il fut l’œuvre d’une poignée d’élèves de troisième du Lycée Montesquieu
de Bordeaux. Lancée par Bertrand Favreau, l’idée fut mise en œuvre par Bernard
Séverin, heureux propriétaire familial d’une machine à alcool, roulant les
stencils à chaque heure de loisirs au prix d’un effort harassant, par Patrick Deschaume,
Bernard Broustet et Michel Teulère principalement. Ils furent de tous les numéros
publiés. De surcroît, la rédaction réunissait les contributions plurielles de Michel Lebur, Jean-Michel Gagnier,
Patrick Parmentier, Jacques Canivenc, Xavier Hessel,
et celles plus occasionnelles et parfois singulières de Didier Ters,
Bruno Degonde ou Bernard Jarril.
Bertrand Favreau en sa qualité de « Directeur » en était l’éditorialiste obligé. Bernard Séverin y tint
ponctuellement au cours des mois la rubrique intitulée « La Sentence des
Lecteurs », répondant avec un humour caustique à des critiques aussi acariâtres qu'imaginaires, mais il ne négligeait d’apporter en supplément des contributions
plus ludiques. Patrick Deschaume fut l’inlassable
critique cinématographique et commenta ponctuellement tous les films qu’un adolescent de 14 ans
était en droit de voir à cette époque. Bernard Broustet
y rédigeait d’abord – cumulativement- la rubrique des « Sports »,
qui traitait dans un style homérique des exploits mythiques demeurés insurpassés de la classe sur les pelouses du Stadium de Pessac , et plus extérieurement de la pagefond culturelle, incluant le Stade Municipal,
intitulée : « Les Mystères de Bordeaux ». Il abandonnera au
demeurant progressivement la première à Michel Lebur,
délaissant ainsi ce double emploi pour ne conserver jusqu’au dernier jour que
ses pages vouées au patrimoine local. Bernard Broustet
devait devenir par la suite un éminent membre de la rédaction du journal
Sud-Ouest, où il devait s'occuper d'ailleurs de tout autre chose que des sujets de
prédilection de ses débuts journalistiques. De tradition et avec une abnégation admirable, Michel Teulère se consacrait aux illustrations, qui ne pouvaient
être que décalquées grossièrement pour figurer sur
les stencils en des traits pateux qui les défiguraient. Le « Héraut » vécut ainsi de retards en retards jusqu’à
décembre 1962. Six numéros en neuf mois si l’on veut bien retrancher les
vacances scolaires de deux mois et demi à cette époque, et nous pourrons
considérer que le rythme mensuel fut bien respecté. Il n’était pas mort pour autant. En décembre 1963, il connut par
bravoure une éphémère résurrection. Il tenta une nouvelle existence à peine
relookée. En guise de chant du cygne. C’est que déjà les rédacteurs n’étaient plus en troisième.
Ils avaient réussi leurs épreuves du « Brevet »
(le célèbre BEPC) et se trouvaient si fiers d’être admis en seconde
. Certes les conditions techniques n’avaient pas changées, et il fallait
toujours passer par le « medium » du stencil aux traits épais. Malgré
cela « Le Héraut » s’offrit un couverture pleine page (toujours mauve et grège) et bénéficia
de la contribution picturale de Daniel Barbezieux qui devait devenir un brillant
architecte par la suite. Il conserva certaines de ses rubriques notamment
celles de Bernard Séverin et de Bernard Broustet,
s’enrichit de nouveaux contributeurs, tels Olivier Duburch,
Jean-Pierre Escarpit, Bernard Chenut et d’une
page littéraire sous la plume de Patrick Parmentier. Las, le Héraut ne re-vécut que le temps d'un adieu. L’Editorial de B. Favreau proclamait sa volonté de pouvoir
vivre en tolérante « sympathie avec nos administrateurs et professeurs ».
Et l’année 1964 allait consacrer sa
prévisible disparition. Prévisible parce que se profilait déjà la fin de l’adolescence ... Car pourquoi chercher en vérité de fausses raisons en guise de pieux prétextes?
Comme le dit le Brutus de Shakespeare “Les bonnes raisons doivent céder aux meilleures”.
Las de courir après l’inspiration, les rédacteurs mûrissant se sont lassés de titiller la plume. Alors, est venu pour eux le temps des héroïnes. Il fut fatal au Héraut. |
FICHE TECHNIQUE ;
Titre : Le Héraut
Publication : mars 1962-décembre 1963.
Périodicité : incertaine
Journal des élèves de 3° AB1 et de 2ème A'C1 - Lycée Montesquieu - Bordeaux.
Directeur : Bertrand Favreau
Comité de rédaction :
Patrick Deschaume, Bernard Séverin, Michel Teulére.
Prix : 20 F
Diffusion : confidentielle.
Tous les numéros du "Héraut" ici gratuitement en accès libre
Cliquer sur chaque numero ci-dessous pour lire « Le Héraut » en pdf :
"Le Héraut" numéro 1– Mars 1962 |
"Le Héraut" numéro 2– Avril 1962 |
"Le Héraut" numéro 3– Mai 1962 |
"Le Héraut" numéro 4– Juin 1962 |
"Le Héraut" numéro 5– Octobre 1962 |
"Le Héraut" numéro 6– Décembre 1962 |
"Le Héraut" numéro 7– Décembre 1963
|