La discothèque (très) subjective 2
Ecouter et
ré-écouter Franz Liszt :
Puisqu’il faut être
de parti pris :
Si vous ne voulez qu'un disque de Liszt, n'en écoutez qu'un seul
et contentez vous de celui là :
·
les
Rhapsodies hongroises,
Pour
piano :
Pas
de rival : Prendre les 15 avec György Cziffra (EMI) 2 disques . (Tant
pis pour ceux qui ont si longtemps trouvé de bon ton de tordre le nez …).
A écouter :
Mais gouter aussi la 6ème Rhapsodie par Martha
dans son "Debut Recital". (DGG)
S'il
vous en faut un second :
...mais pour orchestre (cette
fois-ci) :
Rhapsodies hongroises n° 1 à 6. Ou l’orchestre lisztien menée d’une baguette de fer par le plus
magyar des chefs. (avec en prime la
Rhapsodie roumaine n° 1 d’Enesco).
Antal Dorati, London Symphony Orchestra
(Mercury)
Mais si vous préférez Liszt l'Universel à Liszt le
Hongrois, et désirez aller immédiatement au chef d'oeuvre, commencez par :
·
la Sonate en si mineur
Sviatoslav
Richter ne l’a jamais enregistrée qu’en concert.
Est-ce celle de Budapest en 1960 ( pour faire mentir ceux qui affirment qu’il
ne l’a jouée qu’à partir du milieu des années 60 ? Ou celle de New York en
1965 ? . On raconte qu’avant d’en commencer l'exécution en frappant les
deux premières notes - un sol grave – Richter comptait jusqu'à trente, afin
d'obtenir de son auditoire un parfait silence. Ce jour là, il n’a pas pu guérir
les tousseurs hongrois ou les enrhumés de Manhattan. Etrange et fascinante,
c'est une méditation lisztienne… et vous ne la ré-entendrez pas comme
cela . Il y a quelques chose de plus… (avec Funérailles et une Fantaisie
très magyare avec l’Orchestre Symphonique National Hongrois sous la direction
de János Ferencsik) (Philips Legendary Classics 422 137-2).
A écouter pendant 54 secondes:
Mais
celle de Martha, plus athlétique, est très belle aussi… dont les derniers
accords avant l'ultime si grave sonnent comme un glas indicible pour un piano
tel qu’on ne l’entend plus. Enregistrée en juin 1971 à Munich. (DGG "The
Originals" 447 430-2).
Pour les oeuvres de Weimar :
La Faust Symphonie (
écrite – ainsi que la Dante Symphonie et la sonate en Si m à Weimar entre 1849
et 1856 (pour la Faust Symphonie entre Août et Octobre 1854). Une fois achevée,
F. Liszt dédiera l’oeuvre à Hector Berlioz, qui en fut l'inspirateur).
Faust-symphonie. Leonard Bernstein, Kenneth Riegel,
Boston Symphony Orchestra, (DGG) (Malgré
le ténor. Mais comme le chœur d’hommes il n’apparaît que dans le troisième
mouvement).
Et pour Lenny en action
dans la partie n° 1 avec New York : :
A écouter :
La Dante symphonie S.109. Composée en 1855-1856, créée le 7 novembre 1857 à Dresde, sous la
direction du compositeur, dédiée à Wagner, elle n’a jamais été plus belle que
sur le lieu de sa création avec un chef véritablement dantesque.
Dante symphonie :Giuseppe
Sinopoli, Staatskapelle Dresden. (DGG).
·
les
Concertos pour piano,
S.124, Concerto pour piano No.1 en
mi bémol majeur (1849, 1856)
S.125, Concerto pour piano No.2 in
la majeur (1839, 1849)
Tout
bien pesé, tout bien ré-écouté, si l’on veut les deux :
Richter avec Kondrachine et Londres. Insurpassable et insurpassé dans le n°2.
Richter.
Concertos pour piano (+ une (autre) version parmi les meilleures de la sonate
en si).
(Philips Classics Solo 446 200-2). Une base en somme pour qui ne voudrait pas
aller plus loin. Edité et réédité par Philips, dans la collection 100
classiques, puis re-masterisé (sans la sonate) pour 50 great Recordings"The Originals".
Pour le
premier : Il y a aussi Arturo Benedetti Michelangeli avec Ansermet en 1939 ( mais
il manque les 16 premières mesures) (Magic Talent 48050) ou avec Mitropoulos,
le 17 juin 1953, à Florence (Tahra TAH 631) , mais le son peut décourager. Reste
Martha Argerich avec Abbado, et – encore - le LSO, qui décidément convient si bien à l’orchestre de
Liszt. (DGG "The
Originals"). (Voir les poèmes symphoniques avec
Haitink).
·
la
Sonate en si
Toujours Richter (Versions en public malgré
les tousseurs). (Philips) ou Martha Argerich. (DGG
"The Originals" 447 430-2).
Et pour le reste :
Liszt l’Européen :
S.160,
Années de Pèlerinage. Première Année; Suisse [9 pieces] (1848-55)
S.161,
Années de Pèlerinage. Deuxième Année; Italie [7 pieces] (1839-49)
S.162,.
Supplément aux Années de Pèlerinage 2eme volume
Venezia e Napoli [3 pieces] (1860)
S.163,
Années de Pèlerinage. Troisième Année [7 pieces] (1867-77)
Première Année : Suisse (publié en
1855. Les Numéros 1-4, 6, 8, composés en 1848-1854, sont des réutilisations du
cycle l'Album d'un voyageur, composé en 1835-1836 (publié en 1842).
Deuxième Année: Italie (Composé en
1837–1849 et publié en 1856. Les numéros 4–6 sont des réutilisations des Tre
sonetti del Patrarca, composés vers 1839-1846 et publiés en 1846).
Venezia e Napoli, supplément à la seconde année
Ecouter :
György
Cziffra, bien sûr… enregistré en public en 1975 au Thêatre des Beaux-Arts de
Bruxelles – (EMI).
Si
vous n'en voulez qu'un:
S.97. Les Préludes (1848) : Poème symphonique No.3.
Ferenc Fricsay avec le Rias Berlin.
(DGG) Une version profondément slave avec des coups de cymbales qui auraient
permis au tueur à gage de l’Homme qui en savait trop de vider plusieurs
chargeurs sans se faire remarquer. On les trouve encore pour le prix d’un
double expresso dans la collection du millénaire de Deutsch Gramophon ( avec
une insurpassable Symphonie du Nouveau Monde avec Berlin !)
Et si vous voulez aussi
les autres :
S.95, Poème symphonique No.1, Ce qu'on entend sur la montagne
S.96, Poème symphonique No.2, Tasso, Lamento e Trionfo
[première/second/troisième version] (1849, 1850-51, 1854)
S.97, Poème symphonique No.3, Les Préludes (1848)
S.98, Poème symphonique No.4, Orpheus (1853-54)
S.99, Poème symphonique No.5, Prometheus (1850, 1855)
S.100, Poème symphonique No.6, Mazeppa (1851, b.1854)
S.101, Poème symphonique No.7, Festklänge (1853) [revision 1863]
S.102, Poème symphonique No.8, Héroïde funèbre (1849-50, 1854)
S.103, Poème symphonique No.9, Hungaria (1854)
S.104, Poème symphonique No.10, Hamlet (1858)
S.105, Poème symphonique No.11, Hunnenschlacht (1856-57)
S.106, Poème symphonique No.12, Die Ideale (1857)
S.107, Poème symphonique No.13, Von der Wiege
bis zum Grabe (1881-82)
S.117, Rákóczy March (1865)
Bernard Haitink, avec le LSO, 4 disques. (Philips)
S
175. Saint François d'Assise
prêchant aux oiseaux .
Wilhelm Kempff, (DGG The Originals)
A écouter :
Pour
la seconde écouter aussi Aldo Ciccolini. (EMI)
Seul
bien sur : György Cziffra (enregistré en 1957).
A écouter :
List
le Funèbre :
A
la scansion rythmique des autres, vous préférerez la puissante et inexorable
pyrotechnique de Richter, enregistré on ne sait où-on ne sait quand (Budapest
1960 ?) (Philips
Legendary Classics 422 137-2).
Mais Zimerman est à savourer aussi avec en prime une prémonitoire
Lugubre Gondole II. (DGG).
György
Cziffra, encore, avec André Vandernoot et le
Philarmonia, en 1964, à Londres. (Figure
dans les Introuvables de Cziffra – EMI 8 disques dont trois et demi consacrés
au meilleur de Liszt).
Ce que jouait Cosima sur le piano
de Wahnfried, à Bayreuth, la veille de la mort de Wagner, le 12 février 1883. Et
Murray Perahia raconte que c’est en l’interprétant que Horowitz a touché pour
la dernière fois un clavier.
Wladimir Horowitz (Le dernier
enregistrement) (SONY SK 458 18).
Enfin :
Liszt a réalisé plus de deux cents
arrangements et transcriptions pour piano d'oeuvres d'autres
compositeurs ( toutes les symphonies de
Beethoven, la Fantastique de Berlioz, extraits d'opéras de Mozart ou de Verdi
mais aussi de Wagner ou de Gounod).
Contentez vous de
trois :
Glenn Gould (Sony) The Glen Gould Edition
SMK 52 636
Jorge
Bolet, dans la version du concert Liszt "retrouvé", enregistré le 16
juillet 1973, à son insu par un ingénieur de RCA).
Et si vous pouvez aller plus loin :
Parce
que le dernier mot de Liszt fut: "Tristan"…
Wladimir
Horowitz, (Le dernier enregistrement). (SONY SK 458 18).
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